Le Goupil
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![]() ![]() Le bulletin irremplaçable
de
![]() Michel Goupil Communication
N°31 - juillet 2002
Editorial
Alors que le pape, déjà pas en bonne santé, s'en va porter la bonne parole au Guatemalade (c'est malin !), votre Goupil prend encore un mois de retard. Furieux, des millions d'abonnés tambourinent à la porte, saturent le standard et m'inondent de messages électroniques assassins. Surtout ceux qui possèdent un portefeuille d'actions Vivendi, d'ailleurs. Je ne comprends pas pourquoi ils sont de si vilaine humeur. Ils feraient mieux d'aller regarder sur mon site la collection du Goupil, qui complète agréablement la version papier, car Laura l'a émaillée d'animations rigolotes et de documents passionnants, comme les photos de mes chats. Ce qui nous change de la tronche de certains politiciens que je ne nommerai pas et qui préfèrent s'activer en moulinets verbaux plutôt que de répondre aux courriers que je leur adresse (n'est-ce pas, mon petit Nicolas ?). Et pour être raccord avec le début, je n'aurai qu'un souhait : comme on dit dans Tour de France, que le soigneur soit avec vous.
Michel Goupil
![]() AUX PETITS SOINS
Mai 2002. A la suite d'un effort, je ressens une douleur subite à la hanche gauche. Une douleur ? C'est rien de le dire. Disons : une sensation apocalyptique. A vous faire hurler du matin au soir et du soir au matin.
Je fonce chez le médecin qui me prescrit des calmants. Aucun effet. Puis d'autres, plus forts. Toujours rien.
"Traitement de choc", me dit Francine (mon médecin s'appelle Francine). "Vous allez prendre chaque soir dix gouttes de Rivotril. Attention, n'en prenez pas dans la journée car ça endort".
Le soir même, je prends les gouttes. Mais je ne vais pas me coucher tout de suite. Je continue à travailler jusqu'à une heure avancée. Erreur fatale. Car quand je veux rejoindre ma chambre, au premier étage, l'escalier se dérobe sous mes pas, je plonge la tête la première, m'éclatant le nez et me fracassant l'arcade sourcilière. Remis d'un court séjour dans les pommes, je me réveille dans une mare de sang.
Le lendemain, j'ai la curiosité de lire la notice incluse dans la boîte du médicament en question :
Mises en garde spéciales :
Des troubles de la mémoire peuvent apparaître dans les heures qui suivent la prise.
Chez certains patients (principalement l'enfant et le sujet âgé), le traitement peut provoquer une agitation, insomnie, cauchemars, nervosité, irritabilité, troubles du comportement (
).
Précautions d'emploi :
Lors d'un traitement prolongé, la posologie doit être adaptée en cas de réapparition des crises. L'ajout d'un autre traitement antiépileptique peut s'avérer nécessaire.
La prise de ce médicament nécessite un suivi médical renforcé, notamment en cas d'insuffisance rénale, de maladie chronique du foie, d'alcoolisme, de maladie respiratoire et de myasthénie.
Un contrôle étroit et régulier par votre médecin est nécessaire en cas de dépression ou d'anxiété associées. Comme tous les médicaments de cette classe, ce médicament peut entraîner un risque de survenue d'idées suicidaires.
Quels sont les effets indésirables possibles de Rivotril 2,5 mg/ml ?
Comme tout produit actif, ce médicament peut, chez certaines personnes, entraîner des effets plus ou moins gênants :
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Autres effets indésirables rapportés occasionnellement : troubles de la concentration, troubles du sommeil ou de la libido ; allergies ; démangeaisons ; gonflement brutal du visage et du cou, éruptions cutanées ; chute transitoire des cheveux ; modification de la fonction du foie ; vision double ; vision floue ; rétention ou incontinence urinaire ; diminution des plaquettes ou des globules blancs.
Eh bien, vous me croirez si vous voulez : j'ai définitivement arrêté ce médicament !
![]() De mes propres oreilles
(entendu un jour, quelque part...)
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Reportage télé aux infos de 13 heures le 1er juillet. On interviewe un gendarme qui explique comment les bergers allemands retrouvent les personnes en difficulté. Commentaire de ce gendarme :
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![]() Confession d'un danger public
![]() Nos plus fidèles lecteurs se souviendront des misères que m'ont faites les gendarmes l'année dernière (Voir Le Goupil n° 23). Entre parenthèses
oh pardon, plutôt que de le dire, je vais les mettre, ces parenthèses, ça nous gagnera de la place : (je n'ai plus jamais eu de nouvelles de cette fameuse histoire, qui m'avait valu d'être accusé d'avoir moi-même organisé l'utilisation frauduleuse d'un chéquier perdu).
Eh bien mes chers amis viennent de récidiver, sur un autre registre.
Un soir, m'apercevant que mes tortues n'ont plus rien à se mettre sous le bec, je prends la voiture pour faire un saut au supermarché voisin. Barrage volant. L'un des trois gendarmes me fait signe de m'arrêter. J'obtempère. Vous avez bu ? . Non . Me souvenant j'avais pris un verre dans l'après-midi, je me ravise : Enfin
une bière . Il me fait souffler dans le ballon. Fronce le sourcil. Et me fait : Garez-vous là, sur le trottoir . J'obéis derechef. Sur le trottoir, il y a la voiture des gendarmes et celle d'un autre automobiliste, accompagné de sa fille. Je descends. On me fait souffler à nouveau. Le sourcil se refronce. Fermez le véhicule, on vous emmène à la brigade . Je ferme le véhicule. Deux gendarmes prennent place à l'avant de leur voiture. L'autre gendarme à l'arrière. A côté, le bonhomme avec sa fille sur ses genoux, et moi. Je dis innocemment : Mais on ne peut pas mettre de ceinture, comme ça, à quatre. Il paraît que c'est obligatoire, la ceinture à l'arrière . Les engalonnés balaient l'objection d'un revers de main. D'ailleurs, ils n'en ont pas non plus à l'avant, de ceinture. Le conducteur réalise une brève, mais vive, marche arrière
et emplafonne une poubelle. L'un de ses collègues, rigolard : C'est toi qu'on devrait faire souffler dans le ballon ! . Ambiance.
La suite est une succession de détail surréalistes. Arrivée à la gendarmerie. Séances d'éthylomètre dans des conditions visiblement mal maîtrisées. Six points de moins sur le permis. Suspension de trois mois. Vous avez bu ? . Une bière, je vous ai dit . Et avant ? . Un apéritif vers 13 heures. De l'anis . Et pendant le repas ? . De l'eau . Rien d'autre ? . Rien d'autre depuis hier soir . Série de questions sur ma profession, ma situation de famille, le prénom de mes parents et une foule d'autres choses de la plus extrême importance.
Entré de plain pied dans la cinquième dimension, je sens mon pauvre cerveau tanguer. J'attends que Marcel Béliveau fasse irruption dans la pièce. Mais rien. Machinalement, je regarde la corbeille qui se trouve à mes pieds. C'est un morceau de compte rendu d'accident. Mes yeux se posent sur le nom de l'une des personnes en cause : Alexandra Gros Désir. Dans mon malheur, je ne pouvais guère rêver de trouvaille plus réjouissante. Je n'ai plus qu'une idée en tête : subtiliser le bout de papier, afin d'en faire profiter mes chers lecteurs. Au prix de quelques contorsions, je parviens à mes fins. Je n'aurai pas tout perdu.
Il n'empêche que je vais repartir sans permis, avec un gros point d'interrogation au milieu de la tête.
Dans les heures qui viennent, je vais en apprendre de belles sur le taux d'alcoolémie, qui a parfois autant de rapport avec la quantité d'alcool ingéré qu'avec l'âge du capitaine de gendarmerie. Et je vais m'apercevoir qu'un métabolisme perturbé comme l'a été le mien récemment pouvait faire perdre le sens de la mesure aux instruments les mieux affûtés, fussent-ils maniés par le plus finaud des officiers de brigade.
Inutile de vous dire que, depuis, j'ai fait des pieds et des mains. D'abord des mains, en me fendant d'un courrier bien senti à l'attention du tribunal chargé de statuer sur mon affaire - lui faisant remarquer, en particulier, qu'il fallait peut-être regarder plus loin que le bout de son éthylomètre et s'intéresser aux cause réelles des résultats constatés, et qu'en outre, ma vitesse ne dépassant pas les 45 km/h, je ne pensais pas avoir mis en péril quelque vie que ce soit. Et ensuite des pieds, parce qu'en attendant, je me suis remis au vélo.
![]() Les grands questions qui secouent les branches
L'orme est-il une loupe pour l'orme ?
Hêtre ou ne pas hêtre ?
Quand on a planté un arbre au bord des routes à un million d'exemplaires,
lui décerne-t-on systématiquement un disque de platane ?
L'érable est-il forcément de lapin ?
S'excuse-t-on lorsque, après l'avoir incisé, l'hévéa coule pas ?
Faut-il six troènes pour tenir la route ?
En Italie, est-ce que le saule est mio ?
Peut-on porter plainte si un flic vous met dans le palmier à salade ?
Sous le soleil des îles, Matisse a-t-il pin parasol ?
Vaut-il mieux s'ennuyer que de pommier la girafe ?
Séquoïa, ce truc ?
Le tremble a-t-il plus froid que peur ?
Est-ce que les tilleuls mentent ?
A-t-on le droit de jeter les feuilles mortes dans l'ébène à ordures ?
Le bouleau fatigue-t-il ?
La croissance du frêne peut-elle être accélérée ?
Est-ce dans les rades que l'on trouve le plus d'abricotiers ?
L'arbre que l'éclair foudroie reste-t-il un peuplier ?
Quelle est la ville près de laquelle on trouve le plus d'oliviers ? Pas Nice ?
Pourquoi, quand le bois brûle, ne retrouve-t-on palissandre ?
Peut-on poirier sur un champ de courses ?
Le noyer flotte-t-il ?
![]() Quelques anecdotes sans aucun intérêt
![]() Je sais que le comédien Jean Benguigui habite par chez moi, dans un bled appelé Boutigny-sur-Opton. L'autre dimanche, je me dis : tiens, c'est curieux, depuis le temps que je passe par Boutigny-sur-Opton, je n'ai jamais croisé Jean Benguigui. Le lendemain, allant à Paris en voiture, je m'arrête pour faire le plein sur la nationale 12. Une voiture s'arrête devant la pompe voisine de la mienne. Le conducteur descend. Malgré ses lunettes noires, je le reconnais : c'est Jean Benguigui.
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Rue Lafayette, j'entre dans un bistrot pour prendre un café. Derrière le comptoir, une figure connue. Je dis au monsieur qui me sert : "Mais
vous êtes Max Cohen !". Il me sourit et hoche affirmativement. Champion de France de boxe, puis champion d'Europe, il est l'un des rares poids moyens français (le dernier étant, si je ne me trompe pas, Christophe Tiozzo en 87 ou 88) à avoir disputé un championnat du monde - il s'est incliné par KO à la 4e reprise face au colombien Rodrigo Valdez.
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Dans les supermarchés de ma région, il fallait mettre une pièce de 10 francs ou un jeton pour pouvoir dégager un chariot. Maintenant, il faut mettre un euro ou un jeton. Mais les jetons distribués au temps du franc par Intermarché ne fonctionnent plus que dans les chariots des supermarchés Champion et sont désormais incompatibles avec les chariots Intermarché.
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La télé était allumée. Je faisais autre chose que de la regarder. Mon oreille distraite chope une pub au passage. J'entends :
c'est le nouveau yaourt crémeux de l'abbé Pierre . Ben ça alors, me dis-je, il s'est reconverti dans le yaourt ! Je regarde. J'avais mal compris. Il fallait entendre :
c'est le nouveau yaourt crémeux de La Laitière .
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Depuis que je me suis coupé les cheveux, j'ai maigri de douze kilos. Sûr que j'avais les cheveux beaucoup trop longs.
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![]() On écrit au Goupil
Un jour d'automne 2001, je regardais les actualités régionales à la télévision lorsqu'est apparu un habitant du Mans qui expliquait son combat pour faire triompher la priorité à gauche sur les routes. Il fallait absolument que je le félicite, la priorité à gauche étant l'un de mes dadas. Je décrochai mon téléphone et appelai Francis. Une amitié naquit.
Francis Guitton est un charmant monsieur, qui est fier de sa date de naissance palindrome : le 22/11/22 (22 novembre 1922). Périodiquement, il m'adresse de petits courriers, dans lesquels il me raconte des anecdotes insolites, me signale des phénomènes linguistiques rigolos ou s'embarque dans des élucubrations surréalistes extrêmement réjouissantes. Ce mois-ci, je l'ai appelé à la rescousse. Allo, Francis ! Vous n'auriez pas quelque chose pour le prochain Goupil ? . Alors Francis, vaillamment, s'y est collé et m'a envoyé une lettre dont je cite un extrait :
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) Je ne puis m'empêcher de penser à notre Marseillaise créée en 1792 par un officier-écrivain, en poste à Strasbourg. Saviez-vous qu'elle fut aérée, en 1986, par une directrice d'Ecole Normale, Ludmina LOBSTEIN ? Voici le nouveau texte :
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé.
Liberté, liberté chérie,
Ton soleil enfin s'est levé (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Retentir ces joyeux éclats,
Ce sont les ris et les vivats
De nos fils et de nos compagnes
Courage, citoyens,
Traçons notre sillon.
Marchons, marchons,
Qu'un air plus pur
Emplisse nos poumons !
A propos, quelle est la couleur la plus française de notre drapeau ?
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