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![]() ![]() Le bulletin irremplaçable
de
![]() Michel Goupil Communication
N°36 - décembre 2002
Editorial
Ça décoiffe, les enfants ! Caroline Brandi nous sert un cru génial de derrière l'uniforme. Il a de la cuisse, le bougre ! Mon cher oncle Alphonse nous permet de fêter le centenaire de son invention des écrans de pub télé. Notre recette de Noël sera un régal pour les grands et les petits (oui, nous sommes lus aussi bien par les petits, les sans-grade, que par les Bretons comme Eric, les cardinaux comme Jean-Marie, les comiques qui ont tout essayé comme Laurent, les pédégères de grosses agences de pub comme Elisabeth, les maillons forts comme Laurence, les Irlandais comme Conor, les Chinois comme Roman, les commandants de la Marine Nationale, les paysans, les psychologues, les comtes, les retraités, les électriciens, les cinéastes, les châtelains, les libraires… Et nous recrutons des ratons-laveurs).
Michel Goupil
![]() Avec des Si…
- Si Jésus avait vraiment marché sur les zoos, comme on l'a prétendu, il aurait écrasé les animaux et tout le boulot de Noé aurait été à refaire.
- Si Monsieur Darty, fondateur de l'enseigne du même nom, avait mis ses magasins au nom de son fils décédé, il les aurait appelés "Feu Darty Fils", ce qui n'aurait pas fait très sérieux.
- Si le petit Larousse avait mangé assez de soupe, il aurait dépassé le grand Robert.
- Si le pied portait des lunettes, l'œil de perdrix verrait arriver le chasseur.
- Si l'alphabet grec ne comportait pas de lettre pi, le cercle de famille serait un carré.
- Si je savais de quoi demain sera fait, nous serions déjà après-demain.
- Si Vespasien avait inventé l'eau de Cologne, on se demande ce qu'aurait bien pu inventer Jean-Marie Farina.
- Si Cousteau avait eu la raie au milieu, il aurait vraiment touché le fond.
- Si mon grand-père paternel s'était marié avec ma grand-mère maternelle et mon grand-père maternel avec ma grand-mère paternelle, je n'ose imaginer la tête de mon généalogiste.
- Si Richard Lenoir avait rencontré Maurice Leblanc, ils auraient fait grise mine.
- Si le lundi tombait en fin de semaine, Charlélie Couture serait peut-être le frère du Maréchal Juin.
![]() Notre recette de Noël
A l'approche des fêtes, nous avons souhaité donner à nos lecteurs l'occasion de régaler leur famille et leurs proches relations avec une recette inédite.
Le suprême de burnes aux salopiots
Ingrédients
Pour 6 personnes :
3 louches de jeunes burnes décortiquées
1 panier de salopiots sauvages
3 œufs frais et moulus
18 clous de girofle épointés
2 navets adultes
5 couches de moutarde
1 poulet fermier (ou, à défaut, l lapin chasseur)
1 grain de sel
6 tours de poivre du moulin
1 jet de salive
Préparation : 5 heures d'horloge comtoise
Cuisson : selon grosseur
Se munir d'un chinois, d'une cloche à fromage, d'un rond de serviette et d'une vieille paire de lunettes.
Prendre la veille paire de lunette, tordre les branches en forme de huit, concasser les verres à l'aide d'un pilon et jeter le tout dans le vide-ordure. Réserver le chinois sous la cloche à fromage. Monter un roux en neige et attendre une bonne demi-heure. Changer de tablier après avoir lavé le reste de vaisselle sale. Répondre au téléphone. Ramasser le torchon. Emincer finement ce que vous voulez, on s'en fout. Prendre la casserole d'eau et en verser le contenu dans un récipient gradué. Visser le couvercle à deux mains. Attendre encore 25 minutes. Hacher menu le bouquet de persil dans lequel vous aurez subrepticement introduit la gousse d'ail pendant qu'il a le dos tourné. Zapper en catastrophe pour ne pas rater Star Academy. Raccrocher le téléphone. Découper la pâte feuilletée à l'aide du tranchoir et la napper de margarine anti-cholestérol. Préparer un appareil avec la crème fraîche et le jus de viande tiède. Porter à ébullition en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre réglée sur l'heure d'été. Attendre le temps nécessaire. Extraire une à une les huîtres de la bourriche. Flamber le rond de serviette au cognac. Fermer le gaz. Extraire la clé de douze du percolateur et chanfreiner à la cire d'abeille. Hisser le grand foc. Plonger le mascara dans l'épinette, en laissant mijoter à feu doux. Passer le fond de tarte au shampooing moussant en agitant à l'aide de l'agrafeuse. Présenter sur un lit de serpillière, agrémenté de quelques graviers croustillants en papillote. Servir givré, accompagné d'un petit vin des Côtes de porc commandé directement au propriétaire-récoltant.
![]() Un anniversaire oublié : le centenaire de l'invention
des écrans de pub télé par Alphonse Allais
J'aime à me replonger dans les écrits de mon cher Alphonse. L'autre soir, en parcourant Le Sourire du 15 février 1902, je fis une découverte hallucinante. Voici en effet ce que mon ancêtre spirituel y publiait :
Nouveaux et prochains bienfaits de la publicité
![]() La publicité est une de ces forces nouvelles dont il paraît impossible actuellement de préciser la portée future.
Odieuse à de soi-disant délicats, la publicité, même forcenée, semble aux yeux des meilleurs esprits un facteur excellent de prospérité générale.
Souhaiter sa disparition, son amoindrissement, serait désirer un désastre mondial.
C'est grâce à la publicité que nous avons la presse quotidienne à cinq centimes, si copieuse, si littéraire et si bien informée. C'est grâce à la publicité que d'immenses et d'affreux murs gris deviennent d'une polychromie si coruscante, d'une si irrésistible allégresse !
Et tant d'autres bienfaits que le manque d'espace m'interdit d'énumérer !
Un des moyens de réclame les plus répandus, c'est l'affiche.
Sans être précisément de la partie, tout le monde sait en quoi consiste une affiche.
Imaginez un plus ou moins étendu parallélogramme de papier sur lequel se trouvent étalés : le nom d'un produit, l'adresse du magasin où l'on doit s'adresser pour se le procurer, l'énuméré - parfois excessif - de ses mille vertus, etc., etc.
Souvent, une image accompagne et affriole ce texte.
Plus la superficie de l'affiche est considérable, plus elle attire le regard du passant, mais plus aussi elle revient cher au commerçant qui recourt à ce moyen de réclame.
Car, en dehors du prix matériel du papier, impression, coloriage, etc., etc., l'affiche comporte un timbre exigé par l'Etat et dont le tarif varie avec le format de la feuille.
Les affiches exposées dans les endroits publics sont sujettes à cet impôt, mais, comme de juste, pas celles conservées en lieu privé.
![]() Venant de vous, ordinairement si intelligents, cette objection m'étonne.
Les industriels visent surtout à ce que la louange de leur sale camelote s'offre au plus grand nombre possible d'yeux de poires, et voilà pourquoi la palissade du simple boulevard des Capucines leur semble mieux exposée que le mur de votre somptueuse salle à manger, ce en quoi nos messieurs raisonnent fort subtilement. Et pourtant... Et pourtant, il y avait quelque chose à créer dans ce sens !
Aujourd'hui, la chose est faite et l'ouverture imminente de l'établissement.
Pour que l'affiche donne son plein d'efficacité, il faut qu'elle soit aperçue et considérée par beaucoup de gens, des gens pas pressés, des gens n'ayant rien de mieux à faire que d'examiner le papier qu'on leur soumet aux yeux.
Cet idéal - j'ai le plaisir de vous le répéter - est réalisé, et si simplement !
Vous connaissez la vieille facétie : Demain on rasera gratis.
Utopie d'hier, aujourd'hui vérité !
Oui, grâce à la réclame, plus un sou à sortir de sa poche pour sa barbe ou ses cheveux.
Demain et les jours suivants on rasera gratis !
On vous coupera les douilles à l'œil !
Et tous autres détails concernant la profession de perruquier !
Ça n'a l'air de rien, mais quelle économie !
Comment s'opérera ce miracle ?
Oh ! De la façon la plus naturelle !
Confortablement assis dans un fauteuil, vous aurez devant les yeux, non plus la glace traditionnelle, mais l'ininterrompu défilé de mille réclames diverses.
Et dire que l'homme qui eut cette simple idée va gagner énormément d'argent !
Ce ne sera que juste, d'ailleurs.
Et voilà le travail ! Mon cher oncle Alphonse (dont on ne manquera pas de noter qu'il était payé à la ligne*) se disait qu'il serait plus judicieux, au lieu de faire défiler les gens devant les affiches, de faire défiler les affiches devant les gens. Un siècle plus tard, devant la télé, nous en sommes exactement à ce point.
* Alphonse Allais était chichement rétribué. Un jour, il se présenta devant le comptable du journal en lui disant : "Je viens chercher mon appointement". L'autre s'étonna : "Mais, Monsieur Allais, on dit : mes appointements !". Ce à quoi mon tonton lâcha : "Bôf, pour une si petite somme, je ne pense pas qu'il soit utile de déranger le pluriel…"
![]() CARTE BLANCHE À… CAROLINE BRANDI
(Canal France International)
L'uniforme inspire nos lecteurs-zé-trices. Après avoir pris connaissance des anecdotes que nous avons relatées, Caroline ne résiste pas au plaisir de nous faire part de ce qui lui est arrivé dans un commissariat parisien. A déguster sans modération.
Fine mouche, la police !
Je travaillais à l'époque pour une artiste délicieuse, France BOURELY (qui vient de publier “ Mondes Invisibles ” aux éditions de La Martinière, superbe cadeau pour les fêtes) et suite à la disparition d'une photo de cette artiste lors d'une exposition, je me devais de faire une déclaration de vol au commissariat du 15e.
Jusque-là, la mission me semblait facile, et c'est d'un pas léger que je me dirigeais vers la rue Linois. Une fois dans le commissariat, je racontai succinctement les conditions de la disparition de ladite photo afin d'obtenir un papier pour l'assurance.
Et c'est là que les choses se compliquèrent franchement : je commençai par indiquer le lieu de la manifestation et enchaînai rapidement sur le fait que les salons professionnels sont souvent mal surveillés, qu'une photo, bien que de taille importante (1,20 x 1,60 m, tout de même) pouvait facilement disparaître… Lorsque je vis sur le visage de l'officier de police, manifestement débarqué fraîchement de sa province natale, se dessiner un large point d'interrogation. Il en était resté au lieu de la manifestation (ne tapant qu'avec 2 doigts) : le CNIT, Paris-La Défense. Je stoppai net dans mes explications, me mis à épeler C.N.I.T. et tentai de décrire l'esplanade de la Défense.
Et là, immersion complète dans la 4ème dimension :
Lui : “ Paris-La Défense .. Paris ou La Défense ? La Défense, c'est une ville ? ”
Moi : “ Euh... attendez, non, ça doit être rattaché à Puteaux, je crois, ou à Courbevoie peut-être.”
Lui : “ Oui, mais moi je dois savoir pour remplir correctement le PV. Alors, Paris ou la Défense ? ”
Je vous passe les réflexions sur Paris, et sur sa banlieue dont la connaissance du jeune officier (très jeune) ne dépassait pas la rue Linois (ce qui semblait lui suffire largement) alors que sa province ne pouvait supporter la moindre comparaison, et que les Parisiens ceci, et que les Parisiens cela .. Bref, le temps tournait gentiment et nous n'en étions toujours qu'au lieu : La Défense. Le chef, visiblement amusé de la tournure que prenait cette histoire (rien d'autre à faire visiblement), suggéra alors à
son planton d'appeler les renseignements. Aussitôt dit, aussitôt fait. Pas de chance, en
mettant le haut-parleur j'entendis la voix de son interlocutrice, un accent du midi à
couper au couteau, répondre : “ Moi j'ai que Paris-La Défense sur l'ordinateur” Aïe, cela risquait de durer… Impossible de trancher (quelle idée aussi d'exposer au salon de la biologie au CNIT). Le chef voyant que cela n'avançait pas opta d'un ton péremptoire pour Puteaux, la messe fut dite.
Question suivante :
“ Que représentait la photo qui a disparu ? ” Je m'apprêtais à répondre “ un fragment d'aile de mouche agrandie au microscope ” (cf “ Mondes Invisibles ” qui vient de paraître, vraiment un excellent cadeau pour Noël), lorsque mon bon sens l'emporta et je me contentai de répondre “ une mouche”. Stupeur à nouveau sur le visage de mon interlocuteur. Je pense qu'il m'a réellement prise pour une folle, et bon gré mal gré a bien voulu consentir à me donner, après 40 minutes interminables, le papier
tant désiré.
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INFORMATIQUE ET CHOC
Merci aux nombreux lecteurs qui ont compati à nos déboires informatiques. Et surtout une reconnaissance éternelle à Raymond Genet, qui me donne trois judicieux conseils pour résoudre les problèmes les plus cruciaux que j'ai rencontrés :
- Le coup de l'imprimante qui néglige le tiers inférieur de la feuille, c'est un classique, j'y ai à ce jour consacré trois bonnes années de ma vie. C'est pourtant simple, suffit de télécharger hors connexion le complément de driver absent du catalogue.
- Pour les ports USB, c'est plus évident, il existe à la Fnac Micro des prises à double conversion, dont le prix à l'unité n'excède pas, ou de bien peu, celui d'un ordinateur haut de gamme.
- Pour ce qui est du clavier - sauf à tripoter la configuration planquée dans les entrailles de Windows, ce que déconseille formellement la Faculté, bien des marins n'en sont pas revenus - on s'en sort le plus souvent à l'aide d'une ou deux tables de correspondance 3D à géométrie variable. Pour les Mac fonctionnant au gaz de ville, prévoir un clavicorde connecté USB.
![]() De mes propres oreilles
(entendu un jour, quelque part...)
Pour nos lecteurs de fraîche date, je précise que cette rubrique est constituée de bribes de conversations récoltées sur le vif - au restaurant, dans le train, dans la rue ou ailleurs - et que celles-ci sont restituées sans aucune modification
*
- Comment y s'appelle, en vrai ?
- Gégène. Mais il est sur liste rouge.
*
Voix off d'un spot télé pour le poulet Le Gaulois :
- Dans un poulet, en y regardant de plus près, il y a des emplois. Et peut-être même des gens que vous connaissez.
*
- Y sait d'quoi y parle.
- Y sait travailler ?
- Y sait p't'êt' pas travailler, mais y sait d'quoi y parle.
*
François Hollande ne mâche pas ses mots. Interviewé au lendemain de la grande réunion de l'UMP, il a déclaré :
- … on peut voir des rivalités visibles. Mais ce qu'il faut pour les socialistes, c'est la formation d'une grande formation.
Il a dû prendre le conseiller en communication de Jospin comme conseiller en vocabulaire !
*
- Les militaires, y traitent les civils comme des militaires. Y vous parlent comme à un chien. Y vous appellent par votre nom de famille.
*
- T'as vu Cantona ? Il a un ventre comme ça. Mais c'est pas son vrai ventre. Y y'ont mis une potiche.
*
- Y fait quoi ? Rien ?
- Si. Il est en arrêt de travail.
*
- La dernière fois que j'ai bu, j'aurais donné mon empire pour dormir. J'avais pas d'empire. J'en aurais inventé un pour dormir.
*
- C'est quoi, son prénom, à ta petite fille ?
- Electra.
- Ah ben, c'est pas courant !
*
- Lui, c'est comme dans la fable où y'a la grenouille qui se gonfle. Le drame, c'est qu'un jour y peut éclater.
*
- J'ai pas dit "Bande d'abrutis !", j'ai dit "Bon appétit !"
*
- Monsieur Haricot, l'aut'jour, y m'dit : "J'ai qu'une fille, mon frère a pas d'enfant, le nom va s'éteindre". J'y dit : "Oui, ça va être la fin des haricots". Y m'l'avait servi sur un plateau !
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![]() Meilleurs voeux de la part de la rédaction :-)
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