![]() ![]() ![]() Les anciens Goupils sont hébergés chez : www.art-incarnations.com (lien sur la home page)
![]() ![]() Le bulletin irremplaçable
de
![]() Michel Goupil Communication
N°35 - novembre 2002
Editorial
On nous promet un rude hiver. Il semblerait en effet que l'impact de météorite dont a été victime la couche d'ozone en juillet ait, bizarrement, provoqué un dérèglement des marées arctiques au moment précis où l'anticyclone des Açores venait de perturber les côtes de la Lousiane. Roselyne Bachelot n'a pu que constater l'ampleur du désastre. Nicolas Sarkozy a promis de rétablir l'ordre en envoyant trois régiments de CRS équipés des nouveaux casques à pointe qui leur permettent désormais de jouer au bilboquet avec leurs flashballs pour se maintenir en forme entre deux interventions musclées. Robert Hue ne s'est pas encore exprimé. A part ça, ça va. Et vous ?
Michel Goupil
![]() Les joies du Web
Comment crocheter une serrure ? Très simple. Avec un peu de patience, vous trouverez sur Internet toutes les informations indispensables à l'apprenti cambrioleur. Voici le sommaire du site, riche en détails et en croquis, qui fait autorité en la matière.
1 Lockpicking is Easy
2 How a Key Opens a Lock
3 The Flatland Model
4 Basic Picking & The Binding Defect
5 The Pin Column Model
6 Basic Scrubbing
7 Advanced Lock Picking
7.1 Mechanical Skills
7.2 Zen and the Art of Lock Picking
7.3 Analytic Thinking
8 Exercises
8.1 Exercise 1: Bouncing the pick
8.2 Exercise 2: Picking Pressure
8.3 Exercise 3: Picking Torque
8.4 Exercise 4: Identifying Set Pins
8.5 Exercise 5: Projections
9 Recognizing and Exploiting Personality Traits
9.1 Which Way To Turn
9.2 How Far to Turn
9.3 Gravity
9.4 Pins Not Setting
9.5 Elastic Deformation
9.6 Loose Plug
9.7 Pin Diameter
9.8 Beveled Holes and Rounded pins
9.9 Mushroom Driver Pins
9.10 Which Way To Turn
9.11 Which Way To Turn
9.12 Which Way To Turn
9.13 Disk Tumblers
10 Tools
10.1 Pick Shapes
10.2 Street cleaner bristles
10.3 Bicycle spokes
10.4 Brick Strap
Informatique et chic
![]() Insupportable
Tout a commencé le jour où mon ordinateur portable est tombé en panne de batterie. Au prix de longues recherches, je finis par dégoter dans le septième arrondissement un petit réparateur efficace qui va me dépanner rapidement. Me voilà tiré d'affaire.
Mais quelque temps après, c'est le disque dur qui bat de l'aile. Je rapporte l'engin chez ce même réparateur, qui me dit que la seule solution est de le changer, ce disque dur. Et les données ? fais-je innocemment. Ah non, Monsieur, pas question de les récupérer. Je défaille. Parce que des données, j'en ai un paquet. Et j'y tiens. Je repars avec la machine sous le bras et je me renseigne plus avant. On me recommande un petit magasin à Versailles, où un technicien me remet tout en état. Mes données sont sauves. Je respire.
Pas pour longtemps.
Impression fausse
Mon imprimante HP à jet d'encre commençant à s'essouffler, je décide d'en acheter une neuve. Pour cela, je m'adresse à ce petit magasin de Versailles si compétent. Me voilà avec une Oki laser toute neuve. Le seul ennui, c'est qu'elle refuse le soulignement. Je prends donc le parti de renoncer à souligner mes textes. Et d'autre part, quand ma cartouche commence à manquer de toner, rien ne va plus. Les consommables Oki sont rarissimes sur le territoire national. Par chance, je trouve, à Chartes, une boutique qui vend des cartouches Oki. Manque de chance : il faut les commander deux mois à l'avance. Alors j'apprends à m'organiser en fonction de ces délais. Jusqu'au jour où, même avec une cartouche neuve, mon imprimante commence à ne plus rien imprimer. Il faut changer le tambour. Bon, je commande à Chartes un nouveau tambour - que je vais obtenir au bout de trois mois et pour un prix à peu près égal à celui de l'imprimante.
Peu de temps après, rebelote. L'imprimante repart dans un délire énervant. Rageusement et fermement, je décide de m'en séparer et je vais en acheter une autre. Du moins, j'essaie. Car les prises de mon ordinateur ne sont plus compatibles. Je ne parle pas de l'ordinateur portable : celui-là a vu les cristaux liquides de son écran se liquéfier encore davantage et j'ai renoncé à l'utiliser. Non, je parle du gros, celui que j'ai acheté trois ans plus tôt. Maintenant, tous les Macintosh sont équipés d'une prise rectangulaire qui s'appelle "un port USB". Le mien a des prises rondes. Je fais toutes les boutiques connues de la région parisienne, y compris celles spécialisées dans le matériel d'occasion. Sans succès.
Conclusion : si je veux changer d'imprimante, je dois changer d'ordinateur.
La machine infernale
Je trouve à Chartres le dernier modèle de Macintosh, un iMac avec plein de fonctions dont je ne sais même pas si neuf vies me suffiront pour commencer à envisager d'oser imaginer qu'un jour lointain je pourrai, si tout se passe bien, en utiliser 1%. Avec l'ordinateur, j'ai eu une imprimante. Pour rien : elle est en prime !
Finis les soucis ! Enfin presque. Parce que cette jolie petite Epson qui me faisait des impressions d'une qualité photo remarquable n'a pas résisté à une chute provoquée par le mouvement brusque d'un chat qui prenait mon bureau pour une patinoire olympique.
Je rachète une autre imprimante. La Lexmark dernier modèle, qui fait aussi copieur et scanner, et qui ferait fax si je voulais (ou plutôt si je savais la brancher pour). Enfin, quand je dis pas de problème… euh si. Parce que cette cochonnerie d'imprimante refuse d'imprimer dans la zone inférieure de la feuille. Je téléphone à la hotline de Lexmark. Pas moyen de remédier au problème. Défaut de fabrication, me dit-on, ne vous inquiétez pas, on vous en envoie une autre. Et effectivement, trois jours après, je reçois une nouvelle imprimante. Qui refuse tout autant de s'intéresser à la partie inférieure de la feuille. Je retéléphone à Lexmark. Tiens, c'est bizarre, me dit-on, mais ne vous inquiétez pas, on vous en envoie une autre. Me voici donc avec une troisième imprimante. Qui présente exactement le même défaut que les deux autres. Sauf que celle-ci, en plus, refuse d'imprimer les pdf. Et que, pour réaliser la moindre impression, je dois appuyer simultanément sur Echap et Ctrl, puis faire Enter, puis éteindre l'imprimante pendant quelques secondes pendant que je fais redémarrer l'ordinateur. En général, trois ou quatre tentatives successives suffisent largement. J'ai renoncé à demander une quatrième machine, car chez moi, ça commence à devenir encombré (je n'ose pas jeter).
Vous comprenez maintenant pourquoi il y a un grand blanc en bas des pages du Goupil.
On n'arrête pas le progrès
Entre-temps, mon super-nouvel ordinateur commence à émettre des bruits étranges, qui ne sont pas sans rappeler une Hispano-Suiza modèle 1923 qui n'aurait pas été révisée depuis sa sortie d'usine. J'appelle la hotline de Macintosh. Monsieur, me dit-on, votre ordinateur n'est plus sous garantie. Comment ? Mais je l'ai acheté il y a 3 mois. La garantie est d'un an, non ? Ah Monsieur, c'est la garantie matériel qui est d'un an, la garantie logiciel n'est que de deux mois. On me propose alors un contrat de dépannage, pour la modique somme de 250 euros. Je refuse et ne m'acquitte que des 50 euros qui vont m'être débités pour le dépannage téléphonique de dix minutes.
Depuis, l'ordinateur fonctionne. Quand je dis qu'il fonctionne, je devrais ajouter "plus ou moins". Car neuf fois sur dix, la machine refuse de s'éteindre normalement et m'affiche un message d'erreur évidemment hors de portée intellectuelle du commun des mortels. Donc j'éteins comme je peux et lorsque je rallume, l'écran m'explique que mon ordinateur ne s'est pas éteint correctement et que le petit bonhomme qui se trouve à l'intérieur va tout vérifier le bazar pour s'assurer que le disque dur est en bonne santé, ce qui prend, bien sûr, plusieurs minutes. Par ailleurs, je suis obligé d'éteindre la machine (tant bien que mal, donc) toutes les deux heures pour la laisser refroidir. En effet, il semblerait qu'il ait un problème de ventilateur. Ce dernier restant en rade provoque bien évidemment une surchauffe. Et pour aller faire réparer le ventilateur - qui, lui, est sous garantie… enfin, d'après ce que je crois avoir compris - je devrais parcourir un nombre incalculable de kilomètres, et je n'en ai vraiment pas le courage.
Et puis j'ai déjà bien d'autres soucis avec le clavier.
Sur la touche
Car voilà-t-il pas que, le félin fou ayant encore frappé, mon clavier s'est retrouvé hors d'usage. Je fonce à Chartes, achète le seul clavier disponible qui soit compatible Macintosh, et me trouve en possession d'un superbe engin, beaucoup plus agréable à utiliser que le précédent (celui d'origine était en effet muni de touches noires brillantes qui reflétaient la lumière avec une rare intensité) et doté, là encore, d'une foule de fonctionnalités géniales.
Au bout d'une journée d'utilisation, je me rends compte que je ne peux taper que les lettres et les signes de ponctuation courants. La touche Alt ne fonctionnant pas et rien n'étant à la bonne place, je ne peux pas taper le symbole de l'euro, ni une adresse internet, ni le signe égal, ni le point d'exclamation, ni plein d'autres choses. Je rapporte le clavier au magasin en demandant un échange. Ils veulent bien me l'échanger, les gens du magasin, mais voilà : tous les claviers de ce modèle présentent la même caractéristique et se révèlent incompatibles avec mon Macintosh.
Je reprends mon clavier, à titre provisoire, et décide d'en commander un à Paris. Mais à Paris, il n'existe qu'un seul modèle de clavier compatible avec mon iMac : celui, précisément, que je trouvais si peu pratique. Donc je renonce. Et je décide de garder celui-ci. J'ai finalement retrouvé toutes les touches qui m'intéressaient. Mais toutefois, pas à la bonne place. Alors je sais qu'il me suffit de taper sur la barre oblique pour obtenir un !, sur le $ pour obtenir un astérisque, etc. On s'y fait très bien, vous savez…
De toute façon, ce n'était rien à côté des problèmes rencontrés avec mon serveur internet.
Pas très net, le net
Travaillant beaucoup avec l'étranger, j'utilise Internet à longueur de journée.
Eh bien, un jour, mon serveur Club-Internet refuse carrément de me servir. Plus moyen de se connecter. Je téléphone. Je tombe sur un fort aimable répondeur automatique qui m'explique que pour toute question technique, il me suffit de me connecter à Club-Internet et de poser ma question "on line", comme ils disent. Mais comme ma question, c'est précisément de savoir comment me connecter, vous imaginez mon désarroi.
Enfin, je parviens à trouver un numéro de téléphone où un vrai monsieur prend la peine de me répondre avec sa vraie voix en chair et en os. Ah ben oui, se désole-t-il, je sais, on a des problèmes de serveur. Ne vous inquiétez pas, ça va se résoudre. Oh, je ne m'inquiète pas. Enfin si, un peu quand même. Le lendemain, tout est en ordre. Je respire.
Ce n'est que partie remise.
Peu de temps après, je me mets à recevoir des messages "bloquants". C'est à dire que leur téléchargement s'arrête au milieu et que, non seulement je ne peux pas les lire, mais tous les messages suivants sont, pour employer un joli e-néologisme, intéléchargeables. Re-coup de téléphone à Club-Internet, qui m'indique le truc : je vais dans un service dénommé Flashmail, et je peux lire le message. Mais impossible de l'enregistrer. Alors je l'imprime, puis je l'efface : vous parlez d'un pratique ! A l'occasion de ce coup de téléphone, le gentil technicien me propose d'améliorer les performances de mon serveur. Il commence à m'indiquer les manip… et plouf ! Au bout de quelques minutes, la communication est coupée et une voix électronique me dit que le temps est écoulé. Je rappelle, mais impossible de remettre la main, ou plutôt la voix, sur le fameux technicien. J'abandonne.
C'est en juin dernier que, suite peut-être aux problèmes d'ordinateur évoqués plus haut, tous les messages que j'avais reçus et envoyés disparaissent brusquement. J'en avais 2 500.
Ajoutons à cela les difficultés de connexion, assorties de curieux messages. Par exemple, lorsque je vois "Impossible de se connecter", je dois cliquer sur "déconnexion". Apparaît alors une incitation à patienter : "Déconnexion en cours". La machine est donc en train de me raconter qu'elle doit effectuer les opérations de déconnexion, alors qu'elle n'a pas été fichue de procéder aux opérations de connexion. J'aimerais qu'on m'explique.
Je me dis : ras-le-bol de Club-Internet, je passe sur AOL. J'introduis dans mon ordinateur le CD-Rom adéquat. Mais pas moyen d'opérer. Mon système logiciel est trop ancien. Eh oui : six mois déjà…
Un de ces jours, je vous parlerai de mon téléphone mobile.
![]() De mes propres oreilles
(entendu un jour, quelque part...)
*
- T'inquiète pas. Quand je suis tranquille, je souris.
*
- Quand il arrivait, le patron, tu sais ce qu'y me disait ? "Bonjour Christophe, combien ça va ?"
*
![]() ![]() *
![]() ![]() ![]() *
![]() *
Des propres oreilles de Laura :
Entendu lors de la Revue de Presse. Sujet "La désaffection des cimetières" :
- On meurt moins. Mais on nous rassure que ce n'est qu'un problème de conjoncture. On nous promet une reprise bientôt.
*
![]() *
Piqué au cours du commentaire télé d'une course cycliste :
![]() *
![]() *
![]() ![]() ![]() *
![]() *
![]() *
![]() *
Au tribunal de Chartres le 30 octobre 2002. Le président au prévenu :
![]() ***
![]() C'est du vécu
MARTINE EN VOYAGE
L'histoire se passe en l'an 2 avant L.J. (Lionel Jospin).
Gare du Nord. Il est bientôt 9 heures du matin. Je prends place dans le TGV Paris-Lille. Quelques minutes plus tard, une femme arrive dans le compartiment et s'installe à la place voisine. Je me tourne vers elle. Elle se tourne vers moi. Et en l'espace d'une demi-seconde, je me sens à la fois dévisagé, déshabillé et transpercé. Qui n'a jamais été regardé par Martine Aubry n'a jamais rien vu. Car, comme on dit dans les romans, c'était elle.
Un portable sonne. Martine (oui, depuis ce jour-là, je l'appelle Martine), Martine, donc, me prend à témoin : "Je ne comprends pas qu'on laisse son portable allumé dans le train ! Moi, j'ai éteint le mien". J'acquiesce, partageant sa réprobation. Elle plonge le nez dans ses dossiers, tandis que moi, discrètement, je plonge la main dans mon attaché-case… pour éteindre mon portable.
Le voyage se déroule sans encombre. A Lille, Martine et moi nous séparons à jamais.
Je vais passer la journée en reportage, et profiter un peu de la ville et de ses moules-frites.
A 18 heures, me voici dans le TGV de retour. Je sors mes notes et commence à travailler. Cela ne va pas durer longtemps. Parce qu'un bonhomme, assis quelques rangs derrière moi, se met à téléphoner. Il appelle sa secrétaire. Puis un client. Puis je ne sais plus qui. Puis son portable sonne. Puis il rappelle. Puis il parle en anglais… Une heure d'horloge à profiter de ses conversations ! L'enfer.
Au moment où le train arrive à Paris, le bonhomme vient juste de passer un dernier coup de téléphone, qu'il a conclu par : "Allons-y ensemble, cher ami. Passez me prendre chez moi à 8 heures 30 demain matin. Je vous donne mon numéro personnel : 01….".
Je note le numéro. Et, sur le quai de la gare, je le compose illico. Comme supputé, je tombe sur un répondeur, Alors je fais : "Monsieur, je viens de faire le trajet Lille-Paris en TGV dans le même wagon que vous. Pendant une heure, vous n'avez pas cessé de téléphoner. Or, dans ce wagon, il y avait des gens qui voulaient travailler, d'autres qui voulaient lire, d'autres qui voulaient se reposer. Vous avez gêné tout le monde. Vous seriez aimable de prendre conscience du fait qu'un wagon de chemin de fer n'est pas une cabine téléphonique. Merci pour les prochains qui voyageront avec vous".
Il y a parfois dans la vie de menus plaisir qui vous défoulent bien…
![]() |